Ombeline Chaumont
Les petites perceptions
La goutte d'eau, perception d'un ensemble et porteuse de sens
Par cette installation, je voudrais vous proposer une réflexion sur l’importance de chaque goutte d’eau grâce la pensée philosophique de Leibniz.
Dans les Nouveaux Essais sur l’entendement humain (1765), Leibniz prend pour exemple les vagues : l'homme identifie le bruit de la vague en passant par la perception de bruits infiniment nombreux et infiniment petits des vaguelettes, des gouttes qui la composent, pour ensuite avoir conscience de ce qu'il entend dans l'ensemble. Leibniz explique donc que les perceptions insensibles sont aussi importantes pour la science de l’esprit, de l’âme comme les corpuscules insensibles le sont pour la science naturelle, et il est tout aussi déraisonnable de rejeter l’un comme l’autre, sous prétexte qu'ils sont hors de portée de nos sens ».
Cette goutte d’eau est un élément pour un tout. Elle suit un grand cycle avec plusieurs étapes : évaporation de la mer à l'atmosphère, condensation dans l'atmosphère, précipitation sur la terre, puis stagnation dans les réservoirs naturels... Cela sous différentes formes – vagues, nuages, pluie, rivières, larmes et océans. Nous sommes dépendants de cette goutte d’eau qui se raréfie sous l’effet du changement climatique et sous la pression de toutes les utilisations pour satisfaire nos besoins (pour l’agriculture, l’industrie, la production d’énergie, les besoins d’hygiène, les loisirs…). Comment mieux protéger et partager cette goutte si précieuse ?
Références graphiques
• Marie Spénale, Il y a longtemps que je t’aime, Casterman, 2024
• Eva LeWitt, musée d’art contemporain d’Aldrich, 2019 - 2020.
Références théoriques
• Diderot, Le rêve de d’Alembert, Flammarion, 2003.
• Gottfried Wilhelm Leibniz, Nouveaux essais sur l’entendement humain, Flammarion, 1765.
• Géraldine Muhlmann, Avec Philosophie, France Culture